Ter Beke ( Cours :  TER  )
PRLine le 24/03/00

Résultats annuels du Groupe Ter Beke

La métamorphose de Ter Beke coïncide avec la crise de la dioxine

1. Lignes de force

- Le chiffre d'affaires brut diminue de 17% (soit 1,4 milliards BEF), de 8,26 milliards BEF à 6,85 milliards BEF.

- L'impact de la dioxine, 410 millions BEF, pousse résolument le résultat dans le rouge.

- Le résultat courant net est en recul de 168 millions BEF; il passe de 147 millions BEF à une perte de 21 millions BEF.

- Le cash-flow net diminue de 39%, soit de 466 à 282 millions BEF.

- La restructuration a été intégralement menée à bien.

- Les fonds propres s'accroissent de 1.033 millions BEF.

  
  2.    Chiffres-clés 1999 consolidés et audités


(en millions BEF)                    1999       1998     % évolution

Chiffre d’affaires brut            6.856,1     8.268,2       (17)
Chiffre d’affaires net             6.576,9     7.936,5       (17)
Résultat d’exploitation               90,7       300,9       (70)
Résultat financier                  (155,0)    (186,1)        17
Résultat courant de l’exercice       (64,3)     114,8       (156)
Résultat exceptionnel               (260,7)    (398,5)        35
Résultat avant impôts               (324,9)    (283,7)       (14)
Résultat après impôts               (330,0)    (299,8)       (10)

Résultat net courant*                (21,1)     147,0       (114)
Cash-flow après impôts               282,5      465,7        (39)       

 
Chiffres-clés par action

(en BEF)                                    1999      1998     % évolution

Nombre d’actions                           883.486   883.486         --
Résultat d’exploitation par action             103       341        (70)
Résultat net courant par action               (24)       166       (114)
Résultat net par action                      (374)      (339)       (10)
Cash-flow après impôts par action             320        527        (39)

 

Le commissaire-reviseur a confirmé que ses travaux de révision, qui sont terminés quant au fond, n’ont pas révélés de correction significative qui devrait être apportée aux informations comptables reprises dans le communiqué.

3. Commentaire

3.1. Résultats cumulés en mai 1999: mieux que prévu

Les résultats consolidés du Groupe Ter Beke à la fin mai 1999 étaient supérieurs aux prévisions. Tant en Belgique qu'à l'exportation, les résultats étaient en avance par rapport aux budgets. Sur la base des résultats cumulés à la fin mai 1999, on pouvait tabler pour l'ensemble de l'exercice sur un résultat net d'au moins 100 millions BEF.

3.2. La crise de la dioxine fait plonger le chiffre d'affaires et le bénéfice

Le fléchissement du chiffre d'affaires s'explique avant tout par la crise de la dioxine. Jusqu'au cœur de l'automne, les ventes en Belgique et aux Pays-Bas ont enregistré un recul de plus de 10%, tandis que 30% de marché ont été perdus à l'exportation. Ce sont surtout les ventes en Allemagne, en France et en Italie qui ont été les plus touchées. Les flux vers le Danemark et les Etats-Unis se sont taris.
Le fléchissement du résultat et tous les chiffres-clés qui en découlent sont entièrement à mettre au passif de la crise de la dioxine.

3.3. Un préjudice de 410 millions BEF pour Ter Beke

Comme souligné ci-avant, le préjudice subi par le Groupe Ter Beke se montait en juin à plus de 202 millions BEF. Un dommage similaire a été subi dans le courant du second semestre 1999, de sorte que le préjudice total pour l'exercice peut être chiffré à plus de 410 millions BEF.

Ce préjudice se répartit en deux volets. Le premier se compose des dommages directs, à hauteur de 120 millions BEF environ. Ce montant est intégralement imputé au résultat exceptionnel. Il est la conséquence de la destruction des stocks, du coût de la cessation d'exploitation (pendant 1 semaine) et de la remise en marche de nos chaînes de production, des analyses PCB et dioxine, du coût de la destruction, etc. Par ailleurs, nous avons été dans l'obligation de créditer de grandes quantités de marchandises livrées, malgré qu'elles ne fussent pas contaminées.

Un second volet, beaucoup plus large, comprend les dommages indirects qui résultent de la perte de contrats, surtout à l'étranger.
La perte totale en termes de chiffre d'affaires peut être estimée à 1,4 milliard BEF.

3.4. Indemnisation?

Les instances fédérales envisagent une indemnisation (partielle). A l'heure de rédiger le présent communiqué, nous avons connaissance d'un projet de texte qui porte uniquement sur une intervention partielle dans le préjudice découlant de la destruction des produits et des indispensables frais d'analyse.
Il est pratiquement certain qu'aucune indemnisation ne sera allouée pour le préjudice économique subi par les « entreprises non agricoles ».
Les entreprises du secteur alimentaire jugent ce refus incompréhensible, inéquitable et discriminatoire, et ce d'autant plus qu'elles ont été pendant toute la crise un exemple de solidarité, de coopération et de responsabilité citoyenne.

3.5. La métamorphose de Ter Beke en pleine crise de la dioxine

C'est dans le courant de l'année 1999 qu'a été intégralement mis en œuvre le plan de restructuration global Aurora, précédemment annoncé. La progression des résultats de 200 millions BEF a été réalisée. Pour tous les détails à ce sujet, nous vous renvoyons à nos communiqués de presse des 10 décembre 1998, 10 février 1999, 24 mars 1999, 31 mars 1999, 4 juin 1999, 17 juin 1999, 15 septembre 1999 et 8 décembre 1999.

Notre entreprise était prête, dès la fin de l'année 1999, à tourner la page de la dioxine et à entrer dans le nouveau millénaire armée d'une stratégie claire et d'une organisation remodelée et restructurée. Une équipe motivée et compétente est impatiente de relever ce défi.

4. Les fonds propres s'accroissent de 1.033 millions BEF.

Le 29 décembre 1999, une assemblée générale exceptionnelle des actionnaires de Ter Beke a approuvé le renforcement des fonds propres à hauteur de plus d'un milliard de francs belges, au moyen d'un emprunt obligataire automatiquement convertible et subordonné.
Cette importante opération était indispensable pour nous permettre de déployer notre stratégie avec efficacité. Grâce à elle, les investissements nécessaires pourront être effectués sans délai, l'internationalisation pourra être poursuivie et l'expansion du groupe bénéficiera d'une nouvelle impulsion.

Le choix des investisseurs est le gage de la stabilité de l'actionnariat. Pour permettre à l'entreprise de concrétiser sa stratégie et sa croissance, la famille Coopman s'est montrée disposée à renoncer à sa majorité dans le capital, tout en restant actionnaire de référence. Le succès de l'opération est très certainement à mettre à l'actif du fait que la direction du groupe a accepté d'exprimer sa confiance dans l'avenir de Ter Beke par un considérable engagement financier.

 
Investisseur                           Montant BEF      Nombre d'OCS
                                        (arrondi)       

Mercator & Noordstar NV                  303 mio             300
Compagnie Mobilière & Foncière 
 du Bois Sauvage SA                      202 mio             200
Société Régionale d’Investissement
 Wallonne SA                             151 mio             150
Seneca NV (Luc De Bruyckere)             131 mio             130
La famille Coopman                       101 mio             100
Pecunia NV (direction Ter Beke)           70 mio              70
Lessius NV                                50 mio              50
Koceram NV (C. Dumolin)                   25 mio              25
           
                                       1.033 mio           1.025
 
 

La crise de la dioxine a eu de lourdes conséquences en termes de préjudice (410 millions BEF) et de recul du chiffre d'affaires (plus de 1,4 milliard BEF).
Au cours de l'année écoulée, nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour rétablir rapidement, radicalement et durablement la rentabilité de notre groupe. L'amélioration de résultat susmentionnée de 200 millions BEF sera exprimée dans le résultat de l'exercice en cours. La reconquête des marchés français et allemand représente un défi important. D'ores et déjà, nous nous sommes implantés de manière prometteuse sur le marché espagnol avec nos plats frais préparés et notre nouvelle gamme de pizzas et de salamis a été accueillie très positivement à Tavola (le salon spécialisé dans les aliments frais).

Bien que nous démarrions d'un chiffre d'affaires réduit, Ter Beke renouera en 2000 avec la croissance et avec la profitabilité. Les résultats de janvier et de février nous confortent dans cette conviction.

Luc De Bruyckere
Administrateur délégué

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